La chirurgie reconstructrice du ligament croisé antérieur est une chirurgie bien codifiée, dont les résultats sont devenus régulièrement très bons, grâce à la standardisation des techniques chirurgicales et des protocoles de rééducation. La reconstruction du ligament croisé antérieur sous arthroscopie en ambulatoire est aujourd’hui possible. Explications et modalités.
Parcours de soins : modalités pratiques de l’organisation préopératoire puis du retour à domicile
L’admission en ambulatoire pour les reconstructions arthroscopiques du ligament croisé antérieur (LCA) est une alternative à l’hospitalisation classique permettant la sortie du patient pour son domicile le soir de l’intervention, sans modification de la technique chirurgicale proprement dite. C’est l’organisation préopératoire (des soins postopératoires) qui change car toute l’équipe soignante doit être prête à s’occuper du patient dès son retour à domicile, en pratique dès le lendemain de l’intervention, pour maintenir les conditions de sécurité.
La chirurgie ambulatoire du LCA est proposée sur la base du volontariat, car les études sur le sujet ont montré que si le patient est volontaire pour le retour à la maison le soir même, le taux de complications, le niveau de la douleur, la consommation de calmants et le niveau de satisfaction sont identiques, que l’hospitalisation ait été classique ou ambulatoire.
1/ SELECTION DU PATIENT, LORS DE LA CONSULTATION
Le chirurgien décide d’abord s’il est nécessaire de réparer chirurgicalement le LCA. Si cela est le cas, sur cette base du volontariat, le chirurgien propose au patient une admission en ambulatoire, et l’informe des modalités pratiques. Pour les patients présentant une contre-indication médicale à la réalisation de la réparation en ambulatoire, ou s’il existe un éloignement géographique ou si le patient n’est pas entouré de façon satisfaisante à la maison, la chirurgie est alors proposée en hospitalisation classique.
2/ ORGANISATION DES SOINS INFIRMIERS ET DE LA REEDUCATION
- Le patient doit immédiatement ensuite contacter :
- un infirmier et prévoir avec lui l’organisation des soins débutés dès le lendemain de l’intervention (injections d’anticoagulants, pansement, surveillance …)
- et un kinésithérapeute pour planifier les séances de rééducation préopératoire afin de préparer le patient à l’intervention puis la reprise des séances après l’intervention (pouvant être réalisées à domicile au début et après quelques jours de repos en auto-rééducation).
Il doit prévoir d’apporter une paire de cannes anglaises le jour de l’intervention.
- Le chirurgien établit un courrier au médecin traitant détaillant les modalités particulières de cette prise en charge.
3/ MODALITES DE LA CHIRURGIE EN AMBULATOIRE
- Intervention prévue en début de programme opératoire, le matin. Le patient arrive dans le service ambulatoire à la 1ière
- Technique chirurgicale identique (DI-DT / DT4) quelle que soit l’admission, hospitalisation classique ou ambulatoire. Mise en place d’une attelle antalgique en extension.
- Drain aspiratif articulaire laissé en place jusqu’en fin de journée, retiré avant la sortie.
- Surveillance en salle de réveil, en particulier surveillance de la douleur initiale. Retour en service ambulatoire.
- Premier lever, sous surveillance du personnel soignant du service ambulatoire réalisé 4 heures après l’intervention.
- Première injection d’anticoagulants réalisée avant la sortie.
- Après visite du chirurgien et validation de la check-list ‘Retour à domicile après anesthésie et chirurgie ambulatoires’ (voir ci-dessous), le patient rentre à domicile accompagné par la personne majeure de son choix. Il est muni du protocole opératoire et de tous les documents de sortie (consignes et conseils de surveillance, coordonnées téléphoniques en cas de besoin, application de glace, antalgiques, soins infirmiers – injections d’anticoagulants, pansements – contrôle des plaquettes, rééducation, …).
- Pour raisons médicales, une hospitalisation peut être envisagée.
4/ CONSEILS POUR L’UTILISATION DES ATTELLES
2 types d’attelle sont prescrites :
- Une attelle de cryothérapie (de glaçage), que l’on utilise pour l’effet anti-inflammatoire et anti-hématomes du froid, 3 à 4 fois par jour, par périodes de 20 à 30 minutes. Cette attelle peut être utilisée plusieurs semaines après la chirurgie, tant que le genou le nécessite. Cette attelle n’est pas utilisée à la clinique.
- Une attelle d’immobilisation, mise en place en fin d’intervention, utilisée dans les premiers jours post-opératoires, pour l’effet antalgique dû à la mise au repos articulaire. Rapidement avec le kiné, cette attelle sera abandonnée car il est préférable, dès que le genou est moins douloureux, de marcher simplement avec les cannes anglaises.
5/ APRES LE RETOUR A DOMICILE
- Poursuite des antalgiques par voie orale & application régulière de glace
- Appel téléphonique à J1 organisé par le chirurgien
- Soins infirmiers débutés à J1
- Début de la rééducation, selon le protocole kiné, qui peut être différé de quelques jours
- RDV de contrôle avec le chirurgien à 3 semaines.