Le glossaire « genou dégénératif » est un endroit où vous pourrez trouver des définitions simples concernant la pathologie chronique du genou liée à l’usure (dont l’arthrose du genou). Il n’est pas organisé comme un dictionnaire, par ordre alphabétique, mais par thèmes, en débutant par l’anatomie. Les mots que j’ai utilisés sont ceux que j’aime à employer en consultation pour essayer de simplifier notre jargon.
Ces items du glossaires sont repris dans toutes les pages explicatives du genou dégénératif.
Bonne lecture !
Genou : articulation faisant intervenir 3 os, fémur, tibia et patella (rotule), on y distingue 3 compartiments (Image 1, flèches rouges) :
1 Fémoro-tibial interne
2 Fémoro-tibial externe (côté péroné)
3 Fémoro-patellaire (voir plus bas)
Chacun des 3 compartiments peut-être le siège de l’arthrose, de façon isolée ou associée (globale).
C’est une articulation soumise à de fortes contraintes, nécessitant une forte stabilité grâce aux ligaments et aux ménisques.
Le genou comporte 2 ménisques, interne et externe, pour chaque compartiment fémoro-tibial et essentiellement 4 ligaments, 2 ligaments croisés (antérieur LCA et postérieur LCP) et deux ligaments latéraux (collatéral interne et externe).
Cartilage : structure de toute articulation qui permet à deux pièces osseuses de bouger sans douleur. Toutes les articulations (genoux, hanches, mandibule, orteils, colonne, etc.) sont constituées de cartilage (en bleu sur l’image 1 et Image 4).
Ménisque : structure souple qui permet d’augmenter la surface de contact entre fémur et tibia au sein de chaque compartiment fémoro-tibial. Ils sont au nombre de deux, ménisque interne et ménisque externe (Image 5).
Un ménisque est constitué de fibro-cartilage souple, qui se déforme sous les contraintes. Au début de la vie le ménisque est constitué de fibres élastiques qui peuvent se déformer sans se rompre (sauf gros traumatisme sportif ou accident de la voie publique par exemple), mais les années passant, ce tissu élastique devient cassant et peut se déchirer sans aucun traumatisme. Ce ménisque est alors dit “dégénératif”, ces lésions sont appelées “lésions méniscales dégénératives”.
Le ménisque a également un rôle de stabilisation du genou, en relais des solides ligaments.
Ligament : structure fibreuse résistante unissant 2 pièces osseuses (Image 6). Un ligament est souvent constitué de plusieurs faisceaux. L’atteinte d’un ligament s’appelle une entorse. Une entorse est dite « grave » lorsque le ligament est totalement rompu.
Tendon : solide moyen de fixation du tout muscle sur un os. C’est par l’intermédiaire du tendon que le muscle agit sur l’os et permet le mouvement. Une tendinopathie définit un trouble d’un tendon, quelle qu’en soit la raison.
Synoviale : membrane tapissant l’intérieur de toute articulation, qui sécrète le liquide synovial (synovie). L’articulation se défend souvent après un traumatisme ou une maladie articulaire en fabriquant de la synovie en abondance, entraînant un épanchement de synovie.
Kyste poplité : kyste développé dans le creux poplité, c’est à dire la zone anatomique en arrière du genou. Le kyste est généralement dû à une pathologie intra-articulaire et apparaît lorsque du liquide synovial (fabriqué par le genou qui se défend) se déplace et se concentre en arrière de l’articulation. Traiter le kyste sans se soucier de la cause qui l’a fait apparaître (arthrose, lésion méniscale, etc.) entraîne souvent sa récidive. Un kyste de petite taille n’est généralement pas gênant.
Capsule : Ensemble des structures +/- résistantes entourant toute articulation.
Fémoro-patellaire (articulation) : l’une des trois articulations constituant le genou, entre le fémur et la rotule (appelée aussi patella, n°3 sur l’image 1 et image 2 avec hachuré en bleu l’épaisseur de cartilage séparant la rotule du fémur).
Le système qui relie le quadriceps au tibia s’appelle l’appareil extenseur (quadriceps + rotule, qui glisse sur le fémur lors de la flexion+ tendon rotulien). Cet appareil extenseur est une corde qui tire sur le tibia quand le quadriceps se contracte.
La rotule (partie osseuse de l’appareil extenseur) glisse dans une gorge, creusée en regard dans le fémur, qui s’appelle la trochlée (prononcer « troklé »).
La rotule se comporte donc avec le fémur comme une corde dans une poulie (Images 3a). Lorsque la corde sort de la gorge de la poulie, c’est-à-dire de la trochlée fémorale, il se produit se que l’on appelle une luxation de la rotule (Image 3b).
Chondropathie : c’est une atteinte du cartilage souvent due à un traumatisme aigu, parfois des micro-traumatismes répétés (Image 7). Plus localisée que l’usure arthrosique, visuellement de contours abrupts, véritable ‘trou’ ou ‘cratère’ dans le cartilage, elle est souvent un tout premier stade de l’arthrose, qui se développera à partir de cette lésion.
Arthrose du genou : c’est tout simplement l’usure régulière du cartilage (Image 8). Elle s’exprime essentiellement (mais pas uniquement) par de la douleur. Toute chirurgie de l’arthrose (comme l’ostéotomie) a donc d’abord pour but de soulager la douleur.
Gonarthrose (arthrose du genou) : arthrose touchant le genou (Image 9). Elle peut être localisée à l’un des 3 compartiments du genou : arthrose fémoro-tibiale interne, fémoro-tibiale externe ou arthrose fémoro-patellaire, pouvant nécessiter la pose d’une prothèse partielle dite uni-compartimentale (ou mono-compartimentale), ne remplaçant que le compartiment atteint.
Lorsque l’atteinte arthrosique est globale et touche 2 ou 3 compartiments, une prothèse partielle n’est plus possible. C’est alors la prothèse totale du genou (PTG) qui permet de remplacer tous les cartilages usés.
Arthroscopie : c’est une intervention chirurgicale permettant l’exploration et le traitement d’une lésion intra-articulaire sous contrôle vidéo. Le genou est l’articulation la plus couramment traitée par technique arthroscopique. Deux mini-orifices (portes d’entrée) réalisés de part et d’autre du tendon rotulien permettent de faire pénétrer par l’un le système optique relié à une caméra et à l’écran vidéo et par l’autre un outil miniaturisé.
Varus / valgus : Déviation angulaire d’une articulation, vue de face. Au niveau du genou, le genu varum correspond à des jambes arquées, le genu valgum à des jambes en ‘X’ (Image 10).
Cette déviation est généralement fixée à la fin de la croissance, et peut s’aggraver avec les années qui passent par mauvaise répartition des contraintes liées à l’appui. Dans d’autres cas elle n’apparaît qu’avec l’usure des cartilages arthrosiques ou en raison d’une fracture mal réparée, et s’aggrave régulièrement.
La mesure de la déviation en varus / valgus des membres inférieurs se fait grâce à une radiographie appelée télémétrie des membres inférieurs.
Télémétrie : radiographie devant être réalisée dans des conditions très précises, permettant de mesurer en degrés la déviation angulaire des membres inférieurs, debout et de face. Elle montre les déviations en genu varum ou en genu valgum. Un membre inférieur parfaitement rectiligne est dit « normo-axé ».
La télémétrie fait partie du bilan radiologique standard de la gonarthrose. C’est la radiographie essentielle de la planification d’une ostéotomie (Image 11, à droite).
Schuss : radiographie des genoux en position de schuss de skieur, c’est à dire en position genoux fléchis à 30° environ, en tournant le dos aux rayons X chez le radiologue, et qui permet de mettre en évidence une usure débutante à modérée des compartiments fémoro-tibiaux.
Le cliché en schuss fait partie du bilan radiologique standard de la gonarthrose (arthrose du genou).
Défilé fémoro-patellaire (DFP) : radiographie spécifique de l’articulation fémoro-patellaire, réalisée à 30° de flexion du genou, le patient assis sur une chaise, avec le tube de rayons X positionné au-dessus du genou dans l’axe de l’espace entre fémur et rotule (Image 12).
Le cliché en défilé fémoro-patellaire fait partie du bilan radiologique standard de la gonarthrose.
Ostéotomie : au sens général, intervention consistant à rectifier l’orientation d’un os (Image 13).
Au niveau du genou, elle entraîne la modification de l’axe du membre inférieur et permet de dévier les contraintes liées à l’appui, du compartiment fémoro-tibial touché par l’arthrose vers le compartiment fémoro-tibial sain.
Ainsi, si le genou est trop en varus, on effectuera (sur le tibia) une ostéotomie (tibiale) de valgisation (cas de loin le plus fréquent), si le compartiment est trop en valgus, on effectuera (sur le fémur) une ostéotomie (fémorale) de varisation. L’ostéotomie du genou est donc une technique chirurgicale de soulagement de la douleur de l’arthrose.
L’ostéotomie ne peut être efficace sur la douleur arthrosique que si le genou n’a pas dépassé un certain niveau d’usure (arthrose du genou).
Prothèse de genou : dispositif interne, de haute technologie, permettant de remplacer le cartilage usé en raison de l’arthrose. Il en existe plusieurs sortes afin de répondre à toutes les situations d’arthrose du genou.
Très simplement on distingue :
- D’un côté la prothèse totale de genou PTG : qui permet de remplacer les trois compartiments du genou (Image 14).
- Et d’autre part les prothèses partielles :
- Prothèse uni-compartimentale interne PUCI : prothèse partielle du compartiment fémoro-tibial interne
- Prothèse uni-compartimentale externe PUCE : prothèse partielle du compartiment fémoro-tibial externe
- Prothèse uni-compartimentale fémoro-patellaire PFP : prothèse partielle du compartiment fémoro-patellaire